6. Conclusion — Que faire de cette liberté ? (6/6)



Nous y voilà. Le monde a changé. L’outil est là, dans chaque poche, sur chaque bureau. Il parle, il répond, il crée, il propose. Il accompagne, il assiste, parfois même il anticipe.

La technologie est devenue partie prenante de nous-mêmes. Elle nous traverse, nous amplifie, nous transforme.

Mais la vraie question n’est pas : "jusqu’où ira-t-elle ?"

La vraie question est : qu’allons-nous en faire ?

Car nous ne sommes plus dans une ère d’innovation rare et précieuse.
Nous sommes dans l’abondance. L’excès.
Tout est possible — mais est-ce souhaitable ?
Tout est accessible — mais est-ce compréhensible ?
Tout est à portée de main — mais est-ce maîtrisé ?

Nous avons les outils.
Il nous manque, trop souvent, l’intention, la lucidité, la mesure.

Nous avons gagné en puissance. Mais avons-nous gagné en discernement ?
Nous avons tout ouvert. Mais savons-nous encore choisir, fermer, dire non ?
Nous nous croyons libres, mais peut-être avons-nous surtout appris à obéir subtilement à ce qui nous plaît.

Alors non, il ne s’agit pas de rejeter la technologie.
Il s’agit de l’interroger, de la questionner sans relâche.
De la reconnecter au sens. À l’écologie. À l’humain.
De la ralentir quand il le faut. De la rendre plus sobre. Plus juste. Plus consciente.

La liberté, aujourd’hui, ne consiste plus à tout faire.
Elle consiste à savoir quoi faire, et surtout… pourquoi.