La seule différence
cinquante ans à emballer la terre dans le plastique maritime
à descendre en apnée sous le jour scintillant
la surface bat son vide sous les rampes des victimes
qui diffusent leur ombre dans un faisceau de camp
sur des surfaces vierges luxuriante de vie
foisonnante de lumières qui irisent les yeux
et dans les barbelés la liberté pourrit
comme une mémoire longue aux agonies des bleus
sans cesse remettre son nom en jeu sur les tapis
ta bouche économise ce que te dit le corps
et dans ta tête secrète se terrent les appétits
renvoyés à demain
dans le vent chantent encore
mais le vent essoufflé de bomber ta voile vide
conduit par toutes les eaux en évitant les ports
c’est la mer infinie au sel qui te meurtrie
jetées à la dérive les chaînes par dessus bord
alors l’immensité de ta nature t’embrase
tu deviens lumineux tout en te consumant
et tes poumons gonflés qui te conduisent nulle part
ont le même horizon hier qu’auparavant