les « ici » exotiques



le vent pousse loin la nuit
on dirait
un oiseau sans frontière
lui

et l’ombre du palmier vient s’étendre sur ta vie
comme un tatouage involontaire

tu voudrais être ailleurs
ni d’ici ni d’hier
neuf

un pigeon voyageur

peupler d’autres poubelles
peut-être aller sur mars

tu as fait la moitié du chemin déjà
dans ta tête
apesanteur
suspension
depuis

l’horizon hésite entre le crépuscule et l’aube

ce sera l’aube finalement
ah que ce monde est prévisible

chaque jour efface quelque chose du précédent
mais chaque jour remet le couvert

tu manques « d’aîles »
alors tu tombes
ça fait dix ans
amoureux
pour voir